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À Hong Kong, une famille est passée maître dans l’art de la soupe de serpents

À Hong Kong, une famille est passée maître dans l’art de la soupe de serpents

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Par Lenny Sorbé

Publié le

Il y a ceux qui ont peur des serpents, et puis il y a ceux qui les mangent.

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Un serpent qui se balade en toute liberté, en France, c’est plutôt la panique. Le même scénario à Hong Kong, c’est l’occasion rêvée d’offrir un joli festin aux habitants de la région. Et pour cause, plusieurs restaurants ont fait de la viande de reptile leur spécialité. Le plus réputé, considéré comme le roi de la viande de serpent, c’est le Shia Wong Hip. Sauté de crocodile, serpent frit, en soupe ou cuit à la casserole : le cauchemar de tous les herpétophobes est ici servi à la carte. Et cette viande serait “semblable à du poulet”, selon CNN.

Une viande réputée pour booster la libido

Dans la médecine traditionnelle chinoise, on prête de nombreuses vertus à la viande de serpent. Selon El País, elle permettrait notamment d’avoir une peau plus saine et une meilleure libido, en plus d’être particulièrement chaude et réconfortante. Il a fallu deux ans à Chau Ka Lin, qui a repris le restaurant de son père, pour parfaire l’art de cette préparation. Quand elle était plus jeune, elle passait ainsi jusqu’à huit heures par jour à dépecer les reptiles, au point d’en avoir mal au dos. La soupe de serpent était alors son principal remède, comme elle le confiait en 2013 à CNN. Vaincre le mal par le mal, en d’autres termes.

Après tant d’années passées à les manipuler précautionneusement, Chau sait y faire avec les bestioles : “Je sais comment en prendre soin, je sais aussi comment les tuer puis les dépecer, comment extraire leur poison, comment les cuisiner, les vendre et comment soigner leurs morsures.” À tel point que c’est elle que les institutions hongkongaises – la police ou le département de l’Agriculture – appellent dès qu’il est question de serpents, d’autant qu’ils sont relativement nombreux dans la région.

De la bouffe… mais pas que

À une période, le restaurant se faisait exclusivement livrer des serpents vivants, qui étaient tués une fois sur place. Mais face à une demande constante, notamment venant de Chine, la gérante a fini par revoir ses plans. Aujourd’hui, seuls 30 % des serpents sont approvisionnés vivants, avec le poison déjà extrait pour limiter les risques. Le reste est acheté dans le sud de l’Asie avec la peau, la viande et les os séparés.

Comme une preuve de son succès, le spot à serpents sert chaque jour près de 800 bols de soupe, même si les temps sont plus durs qu’avant. Les gens seraient moins tentés par le potage de reptile. Le business du Shai Wong Hip fait aussi dans le zéro déchet. Une fois les soupes, les sautés et les fricassés préparés et avalés, les gérants du restaurant utilisent les peaux pour fabriquer des sacs à mains, des portefeuilles et des liqueurs médicinales. Pas tout à fait comme le poulet, donc.