Dans les restaurants interdits aux enfants, les polémiques peuvent (parfois) rapporter gros

Dans les restaurants interdits aux enfants, les polémiques peuvent (parfois) rapporter gros

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Le film Super 8 de J.J. Abrams / Paramount

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Par Robin Panfili

Publié le

Si les restaurants interdits aux plus jeunes se retrouvent régulièrement au cœur des critiques, cela ne les empêche pas vraiment d’en tirer profit… bien au contraire.

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C’est un mouvement qui prend de l’ampleur et qui ne fait pas que des heureux. Depuis quelques années, les restaurants qui interdisent la présence de jeunes enfants, jugés trop bruyants, se font de plus en plus nombreux. Aux États-Unis, en Suisse ou en Allemagne, les polémiques se suivent et se ressemblent, avec d’un côté des clients ravis de pouvoir passer une soirée tranquille à table, de l’autre des parents outrés par le caractère discriminatoire de la décision.

Alors que le mouvement semble désormais en marche dans le monde entier, les conséquences de telles mesures sur la fréquentation et la réputation des établissements restent difficiles à évaluer. Pour les restaurateurs concernés, toutefois, il n’y a pas photo. Dans la station balnéaire de Binz, au bord de la mer baltique, le propriétaire du restaurant Oma’s Küche, Rudolf Markl, affirme ainsi n’avoir observé aucune baisse de fréquentation. Bien au contraire, explique-t-il à Quartz.

La boîte e-mail du restaurant aurait reçu “jusqu’à 1 200 messages de soutien” depuis le 13 août, date de la mise en place officielle de l’interdiction d’accès aux enfants de moins de 14 ans après 17 heures.

“Cela n’a rien à voir avec de la discrimination. C’est un restaurant, pas une cour de récréation. […] Ils jettent de la nourriture dans tous les sens, jouent à trappe-trappe, crient, se faufilent sous les tables, et les clients ne veulent plus supporter tout ça.”

Poussette non grata

Mais Oma’s Küche n’est pas une exception. En Californie, dans la ville de Monterey, le Old Fisherman’s Grotto, un restaurant plutôt touristique, a même su tirer profit de cette mesure, note Slate. Sur la vitrine du restaurant, un écriteau annonce d’ailleurs clairement la couleur : “Pas de poussettes, pas de chaises hautes, pas de sièges bébé. Les enfants qui pleurent ou font du bruit perturbent le dîner des autres et ne sont donc pas tolérés.”

Si les critiques ne se sont pas fait attendre, particulièrement sur les sites de notation comme Yelp et TripAdvisor, le restaurant n’a pas perdu au change. En plus d’une couverture médiatique à peu de frais, l’endroit est aujourd’hui réputé – voire prisé – pour son calme.

En France, si les exemples sont encore rares – la loi l’interdit –, un restaurant à Antibes, dans le Sud, n’avait pour autant pas hésité à priver d’accès les parents avec poussette dès 2013. Une mesure que le restaurant semble toujours mettre en pratique en 2018. En réponse à ce phénomène grandissant, des restaurants ont donc pris le chemin inverse. En cherchant un peu, il est désormais possible de trouver des établissements où les enfants, même les plus jeunes, sont les bienvenus.