Une start-up ambitionne de créer de la vraie viande, sans souffrance animale

Une start-up ambitionne de créer de la vraie viande, sans souffrance animale

Image :

(c) Leszek Leszczynski/Flickr

photo de profil

Par Jeanne Pouget

Publié le

L’entreprise israélienne SuperMeat est la première à se lancer dans la production de poulet par culture cellulaire. Une façon révolutionnaire (ou pas) de repenser notre consommation de viande, dénuée de cruauté. 

À voir aussi sur Konbini

Manger de la viande sans tuer les animaux“, telle est l’ambition de la start-up SuperMeat, dont la première levée de fonds sur Kickstarter a déjà atteint plus de 200 000 dollars (environ 178 000 euros). Un projet qui, sur le papier, met tout le monde d’accord : les végétariens, végétaliens et vegans approuveront cette façon éthique de consommer de la viande tandis que les carnivores n’auront pas à renoncer à leurs plaisirs carnés.

Et non, il ne s’agit pas de fausse viande, de viande de tempeh, de seitan, de la viande sans viande ou autres substituts de viande qui ressemblent à de la viande … SuperMeat propose de la vraie viande (au cas où vous n’auriez toujours pas compris). Explications.

La culture cellulaire en laboratoire, quésako?

Le professeur Yaakov Nahmias, cofondateur et directeur de la recherche à SuperMeat (dont le CV et les distinctions sont longs comme le bras) résume ainsi le principe de la culture cellulaire de poulet :

“Notre technologie nous permet d’étendre les cellules isolées à partir d’une biopsie de tissu prélevé sans porter atteinte aux animaux. Nous organisons ces cellules dans de minuscules tissus et les plaçons dans un environnement unique qui est conçu pour imiter parfaitement la physiologie animale permettant à ces petits tissus de croître organiquement en de gros muscles, essentiellement comme ils le font dans la nature.”

Il ne s’agit donc ni d’impression 3D, ni de clonage. Et SuperMeat assure qu’il n’y aura pas non plus d’hormones de croissance, d’OGM, d’antibiotiques ou de colorants dans sa “recette”. Pour l’instant, autant de questions restent en suspend, notamment sur la faisabilité du projet. Selon le site Rue89 qui rapporte l’information, l’entreprise prévoit une levée de fonds totale de 2 millions de dollars. Ce qui lui permettrait alors de présenter un premier prototype en janvier 2018, et un véritable lancement de sa production courant 2021.

Une viande 100% écolo

Plaisantant à demi-mot sur le fait que leur découverte est comparable à l’héliocentrisme copernicien, les chercheurs de SuperMeat rappellent qu’une telle invention pourrait changer bien des choses à l’échelle mondiale. D’un point de vue environnemental, la viande cultivée permettrait de lutter efficacement contre le réchauffement climatique en utilisant 99% moins de terres, en émettant 96% moins de gaz à effet de serre et en utilisant 96% moins d’eau que l’industrie de la viande d’aujourd’hui selon leurs stat’.

D’un point de vue éthique, il serait donc possible de continuer à manger de la viande sans faire souffrir les animaux, et sans en faire pâtir la planète. Dans sa lancée, l’entreprise va même plus loin et pense carrément tenir une solution pour résoudre aussi la faim dans le monde. Car SuperMeat utilise peu de ressources et sera par définition moins chère. L’espoir fait vivre … En tous cas, l’association de défense L214 soutient le projet. Une initiative très futuriste mais qui mériterait d’exister et d’être débattue.