“You did not eat that” : le hashtag qui dénonce l’hypersexualisation de la junk food

“You did not eat that” : le hashtag qui dénonce l’hypersexualisation de la junk food

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Feeling myself Beyonce & Nicki Minaj

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Par Pauline Giacomini

Publié le

Ou pourquoi Instagram croule sous les photos de mannequins en bikini une part de pizza à la main.

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On revient sur ce phénomène qui a déjà plusieurs années, mais qui nous trouble toujours autant. Vous l’avez sûrement remarqué aussi, Instagram est envahi de jeunes femmes (ou même d’hommes) qui prennent des poses faussement naturelles avec de la junk food. Ils inondent les réseaux sociaux de photos d’eux en train de “manger” dans des postures lascives en lingerie, maillot de bain ou même parfois à poil.

Le compte Instagram You did not eat that a su mettre le doigt là où ça fait mal. Son propriétaire regramme les photos d’influenceuses comme Gisele Bündchen ou Heidi Klum, prises la main dans le sac du bluff. Cerise sur le gâteau (qui sera jeté à la poubelle), la légende les assène d’un terrible #youdidnoteatthat. Littéralement, “tu n’as pas mangé ça”.

Mais la tendance perdure, parce que manger gras c’est cool, c’est beau, c’est sexy.

Pourquoi ils n’ont pas mangé ça ?

Désolée, mais on a du mal à croire que ces filles au corps de rêve se sont enfilé en culotte en dentelle cette montagne de frites et ces burgers dégoulinants. Il faut préciser que ce phénomène concerne des personnes aux corps souvent minces et (très, très) musclés. Comme souvent sur Instagram, on calcule et on manipule pour transmettre une certaine image. Il faut prouver au monde qu’il est facile d’être beau, sexy et gourmand. Or la bouffe sur Instagram n’est définitivement pas représentative de notre manière de manger dans la vraie vie. Cette même vie où renifler une barquette de frites nous fait prendre 500 grammes.

Bouffer, c’est sexy

Pas besoin d’être le dernier des pervers pour être perturbé par ces photos ultrasexy. On vous l’a déjà dit, le désir sexuel et l’acte de manger sont étroitement liés. La sexologue Pamela Madsen s’est confiée sur le sujet à Munchies :

“Dans le domaine de la sexualité, on doit encore convaincre certaines personnes que la jouissance n’est pas une obligation. Il est possible d’être satisfait grâce à l’excitation. La nourriture est plus qu’une simple métaphore du sexe. La nourriture, c’est le sexe.

Les instagrameurs surfent donc sur le phénomène du foodporn. Mais ici, la bouffe est un prétexte pour se mettre en avant en adoptant des poses suggestives et en suivant des codes liés aux pratiques sexuelles. Parmi les grands classiques, on retrouve le mec au torse bronzé et musclé avec une pizza délicatement installée sur ses parties génitales ou la mannequin la bouche grande ouverte au-dessus d’un burger qui dégouline sur ses doigts. Apparemment, ça marche et ça excite.