Aux Etats-Unis, les insectes vont devenir presque aussi tendance que le kale ou l’avocat

Aux Etats-Unis, les insectes vont devenir presque aussi tendance que le kale ou l’avocat

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Capture d’écran Instagram/hbomb_worldwide

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Par Sirine Azouaoui

Publié le

Les alcools infusés aux criquets et les salades de chenilles se développent de plus en plus aux Etats-Unis où manger des insectes devient presque aussi tendance que le toast à l’avocat ou le kale.

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Manger des insectes existent depuis toujours dans plusieurs endroits du monde. De plus en plus, ils sont envisagés comme une bonne source de protéines face à la viande, gourmande en énergie. Aux Etats-Unis, la scène culinaire s’empare de cette cuisine aux insectes et commencent à la rendre hype. Lait au cafard, barres de céréales aux criquets ou salade de tomates aux chenilles. Il semblerait que les insectes se soient installés dans les assiettes pour rester, comme le raconte le site Grubstreet.

Si manger des rampants était peut-être considéré comme un passe-temps de hippies en voyage en Asie, aujourd’hui ce n’est plus vraiment le cas. L’entomophagie est devenue la lubie de plusieurs personnes jeunes et influentes aux Etats-Unis. Par exemple, Arielle Zuckerberg, la sœur du fondateur de Facebook a récemment investi dans une entreprise de San Francisco, Tiny Farm, qui a pour but d’élever des criquets pour la consommation alimentaire. “100% naturels, nourris exclusivement sans OGM, végétarien. Elevés entièrement à l’extérieur dans un environnement sain et contrôlé.” On ne vous parle pas de poulets fermiers, mais bien de criquets.

Des barres de céréales aux cocktails

Après, à chacun de laisser parler son imagination : barres de céréales protéinées, farine de criquets pour des cookies, sel au piment et à la poudre de criquets, pesto aux vers de terre… On peut aussi créer des cocktails en infusant les bestioles dans de l’alcool avant de le mélanger à des jus ou des sirops (qui eux aussi peuvent être extraits d’insectes).

Ce qui a décidé beaucoup d’Américains à se pencher sur la question de l’entomophagie, c’est un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture de 2013. Il indiquait qu’en 2050, il faudrait augmenter la production alimentaire de 70% pour nourrir les 9 milliards d’habitants de la planète. Les insectes sont donc envisagés comme une bonne solution, car ils sont une importante source de protéines mais aussi de fer, de zinc, de calcium.

Manger des insectes pour sauver la planète

Don Peavy est un chef connu à la télé américaine, qui s’est mis à cuisiner des insectes sur sa page Instagram et bientôt dans un show sur Youtube. Pour lui, les insectes sont un signe de changement nécessaire.

“Le monde se détruit. La forêt tropicale est en train d’être démolie, la couche d’ozone, l’atmosphère. Et la société aussi se détruit. Ce genre de choses apocalyptiques à la Walking Dead. C’est un moment où il faut faire un travail énorme, où il faut intervenir.”

Un des premiers à avoir mis en avant l’entomophagie, c’est David George Gordon, le “chef insecte”, auteur d’un livre de recette, Eat-a-bug. Il raconte à Grubstreet qu’au début, on lui jetait ses insectes à la tête mais aujourd’hui, ce serait de plus en plus accepté. Le cuisinier prend l’exemple des sushis pour expliquer cela.

“Il y a 30 ans, c’était très rare, et pour la plupart des gens très peu apétissant de manger du poisson cru. Mais les stars d’Hollywood ont commencé à en manger. Je veux être le chef à insectes des stars. Je veux faire plus pour les Brad Pitt de ce monde.”

Et justement l’insecte est devenu hype. Ses ambassadeurs dans la cuisine sont de jeunes gens qui fréquentent les élites sociales et culturelles, qui montent des start-up et rendent leurs plats instagrammables. Si vous croyiez que vous alliez échapper à cette mode, c’est raté. Il y a fort à parier que les insectes finiront par traverser l’Atlantique pour arriver jusqu’à votre assiette.