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Comment la nourriture de hippie a conquis nos assiettes et nos flux Instagram

Comment la nourriture de hippie a conquis nos assiettes et nos flux Instagram

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Par Sirine Azouaoui

Publié le

Les tendances d’aujourd’hui ont remis au goût du jour les aliments alternatifs des années 1970.

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Granola, kombucha, curcuma. Il y a quelques années, personne n’entendait parler de ces aliments. Aujourd’hui, ils sont partout, sur les feeds Instagram, dans les restos à la mode, dans les livres de cuisine. Ce n’est un secret pour personne, la mode est au healthy, au veggie, au naturel. Notre génération n’a pas inventé les légumes, ni la tendance de l’alimentation saine. Avant nous, les hippies des années 1970 ne juraient eux aussi que par la levure de bière, le miso et les graines.

Selon le New York Times, “les hippies ont gagné”. Et c’est vrai qu’en y regardant de plus près, vous aviez déjà vu ces boissons bizarres, ces racines au goût étrange et ces céréales inconnues chez des amis de votre famille ou des cousins éloignés qui se réclament toujours de mai 68.

“Tout comme le yoga et la méditation sont devenus courants (et ne parlons même pas des Birkenstocks de designer), les idées et les produits associés à la santé, au bien-être et à l’alimentation sont un flash-black des années 1970”, raconte le journal américain.

Pickles, kombucha et végétarisme

Ces aliments en plein come-back peuvent être classés en plusieurs catégories. D’abord, les graines et céréales, d’où la tendance du porridge, du muesli, du granola, des graines germées… Ensuite, la fermentation. Le kombucha, un thé fermenté, est la boisson à la mode chez les star healthy d’Instagram et les pickles de légumes envahissent les assiettes. Le végétarisme, le véganisme, la mise en avant des produits bruts étaient déjà des lubie des hippies. Faire son propre pain ou sa propre bière aussi.

Pour Deborah Madison, auteure d’un livre sorti en 1987 et intitulé Greens, “nous recourons à des produits sains en contraste avec nos mères qui utilisaient des mélanges tout prêts pour gâteaux, de la farine blanche, faisaient des plateaux télé et ce genre de choses”. En s’intéressant à la nourriture, on s’est aussi intéressé à des aliments, des goûts et des textures que l’on n’envisageait pas avant.

Mais d’où vient notre passion pour la bouffe et particulièrement la bouffe saine ? Le New York Times évoque une envie de revenir au naturel dans nos vies numériques bien remplies. On note aussi le désir de se détourner de l’industrie alimentaire et de ses scandales. Bien sûr, comme toute sous-culture en train de devenir mainstream, le risque zéro de récupération n’existe pas. Les cafés qui vendent les bienfaits de la méditation et de la paix et leur latte au curcuma à 10 euros, c’est énervant. Et puis, l’industrie alimentaire repère aussi la tendance pour la reprendre à son compte à grands coups de marketing. L’histoire se répète toujours…