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La belle histoire d’amour entre Agnès Varda et les patates

La belle histoire d’amour entre Agnès Varda et les patates

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© Affiche de l’expo “Patatutopia”

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Par Robin Panfili

Publié le

La cinéaste entretenait un lien étroit et très poétique avec le tubercule.

On se souviendra longtemps de la photographe et cinéaste Agnès Varda, décédée le 29 mars à l’âge de 90 ans. Il faudra aussi se souvenir de l’artiste, quelque peu fantasque, clamant haut et fort son admiration pour la pomme de terre, “symbole d’une vie qui se renouvelle sans cesse”. Car, quelque part, l’œuvre d’Agnès Varda est intimement liée à ce tubercule de caractère, capable – même abandonné, même délaissé – de germer et revivre.

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C’est en 2000 que l’attachement d’Agnès Varda pour la patate, et tous les symboles qu’elle charrie avec elle, est dévoilé au public. Dans son documentaire Les Glaneurs et la Glaneuse, elle s’épanchait longuement sur les propriétés, les particularités et les pouvoirs de la pomme de terre, en retraçant le quotidien de ceux qui récupèrent, collectent, recyclent et redonnent vie aux objets et aliments dont on ne veut plus.

“Patatutopia”

Ainsi est née sa passion, sinon son obsession, pour le tubercule, qui l’a amenée à stocker dans sa cave des tonnes de patates, trouvées, achetées ou envoyées par des agriculteurs de la France entière et vouées à être filmées et photographiées. Nombre d’entre elles se présentaient sous forme de cœur. Non pas par hasard, mais bien en référence à son documentaire, unanimement salué par la critique et le public.

Deux ans plus tard, c’était habillée d’un costume de patate en résine qu’elle se présentera à la cinquantième Biennale de Venise pour y présenter son exposition désormais culte “Patatutopia” : un parterre de 700 kg de pommes de terre récoltés au cours de l’année précédente accompagné d’images et de vidéos à l’honneur du tubercule. C’était sa toute première exposition, mais loin d’être la dernière.

“‘Patatutopia’ célèbre leur résistance. C’est utopie de penser que, parmi les légumes et les fruits, elles sont modestes et pourtant les plus belles et les plus vivantes du monde”, disait-elle.

On se souviendra d’Agnès Varda sur les routes et plages de France, d’Agnès Varda au Festival de Cannes, d’Agnès Varda à Los Angeles. Mais il ne faudra jamais oublier l’Agnès Varda des patates-cœurs, jamais lassée de regarder germer, vieillir et renaître (“vivre”) ses précieux tubercules.