Il est temps d’en finir avec l’hypocrisie des fils de fromage

Il est temps d’en finir avec l’hypocrisie des fils de fromage

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Par Robin Panfili

Publié le

Un fromage qui s’étire jusqu’à l’infini n’est pas toujours bon signe.

Poster une photo de fromage qui s’effile — d’une raclette ou d’une pizza — sur les réseaux sociaux est toujours une valeur sûre. Ça coule, ça donne faim, ça ouvre l’appétit… et ça récolte généralement beaucoup de likes. Le seul souci avec cette tendance consistant à exhiber le fromage fondant qui occupe votre assiette, c’est qu’elle ne fait pas vraiment honneur à des produits fromagers de qualité.

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Dans un article, une journaliste du magazine Munchies a décidé de prendre la parole et de partir en croisade contre cette tendance. En tant qu’experte de la question — elle a travaillé dans un magazine spécialisé dans le fromage auparavant —, Bettina Makalintal tente de dénoncer l’imposture du syndrome du cheese pull (ou “fils de fromage”, en quelque sorte), une technique savamment utilisée par les industriels, les restaurateurs, et désormais quelques influenceurs, pour attirer le chaland. “Maintenant que mon job ne m’exige plus d’être obsédée par le fromage, je peux le dire : fuck les fils de fromage”, dit-elle.

“Au mieux, [le cheese pull] est un gadget exagéré. Dans le pire des cas, il transforme les aliments en monstruosités, moins axées sur la saveur que sur la probabilité d’être influencé sur Instagram par de potentiels influenceurs. Comme la ‘nourriture de licorne‘ ou la ‘nourriture de sirène‘, [le cheese pull] est un nouvel exemple pour lequel l’apparence l’emporte sur l’expérience au moment de se mettre à table.”

Manipulation par le fromage

Pour vous rendre compte de ce qu’implique vraiment cette pratique, il suffit de bien regarder autour de vous, dans les spots TV ou sur les panneaux publicitaires… ou d’aller faire un tour sur Instagram. Tapez #cheesepull, vous verrez. Mais ce n’est pas ce qui agace le plus la journaliste. Le problème, c’est la racine de ce mouvement, initié par les marques et les restaurateurs.

“Mon souci avec le cheese pull, c’est que les fromages qui filent le mieux ne sont pas nécessairement les meilleurs”, explique-t-elle. La production industrielle de fromage à destination des enseignes de restauration à bas prix — exigeant des fromages qui filent énormément — a amené à des fromages qui n’ont, finalement, que très peu de saveur.

“Cela ne signifie pas que vous n’aimerez pas manger ce qui est dans votre assiette, mais que ce plaisir provient davantage de la richesse ou de la couleur du fromage que de sa saveur réelle. […] Les cheese pulls sont de véritables outils de manipulation qui amènent vos neurones à désirer quelque chose qui ne sera pas aussi bon que ce que cela peut laisser penser.”

Pour lire son billet en intégralité, c’est par ici.