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L’avenir de l’alimentation passera (aussi) par les asticots

L’avenir de l’alimentation passera (aussi) par les asticots

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Par Robin Panfili

Publié le

Les larves de mouches ont beaucoup à nous offrir.

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L’idée peut en faire trembler certains, mais il faudra pourtant s’y résoudre : l’avenir de l’alimentation mondiale passera notamment, qu’on le veuille ou non, par les insectes. Un constat qui vaut pour nous autres, humains, mais également pour le bétail et les animaux d’élevage à travers le monde. Et, dans ce nouveau défi écologique et environnemental, les mouches, et leurs larves, auront elles aussi un rôle primordial à jouer.

En Afrique du Sud, deux frères ont compris cela avant tout le monde. Dans leurs fermes du Cap et de Durban, Jason et David Drew hébergent aujourd’hui plus de huit milliards de mouches, rapporte CNN. Chaque jour, celles-ci pondent des centaines de milliers d’œufs sur des déchets alimentaires et organiques, donnant naissance à tout autant de larves.

Ces dernières, capables de manger le double de leur poids en restes alimentaires, sont par la suite séchées ou vendues vivantes afin de servir de nourriture au bétail et dans le domaine de l’élevage – poissons, poulets… En clair, les protéines et graisses encore présentes dans les déchets alimentaires sont ingérées par les asticots, puis réintroduites dans le cycle alimentaire par l’intermédiaire de l’alimentation des animaux d’élevage, résume le Huffington Post.

Une solution écologique

Les farines de larves constituent de la sorte une “une alternative écologique à la farine de poisson”, aliment très répandu dans les élevages, fabriqué à partir de poisson séché, poursuit CNN, et représentent un enjeu de taille quand on sait la grande proportion d’espaces agricoles uniquement consacrés à l’alimentation animale dans le monde.

Si la société des frères Drew, AgriProtein, s’apprête à ouvrir une centaine d’autres usines à travers le monde d’ici 2024, elle n’est aujourd’hui plus la seule à officier dans le domaine de l’entomoculture. D’autres établissements ont également vu le jour en Chine, au Canada… et même en France où l’on retrouve déjà sur le créneau des sociétés comme Nextalim (Vienne), Green Soldier (Loire-Atlantique), Entomo Farm (Gironde), Ynsect (Jura) ou encore Mutatec (Bouches-du-Rhône).

Et le mouvement ne semble pas près de s’arrêter de sitôt. Car si les asticots semblent bien partis pour jouer un rôle de taille dans le futur de l’alimentation animale et mondiale, ils pourraient tout aussi bien s’imposer comme des alliés incontournables dans la production d’engrais ou le recyclage de déchets organiques et biodégradables. Et ça, les industriels l’ont bien compris. En février dernier, par exemple, Veolia, le géant mondial de la gestion de l’eau et des déchets, dévoilait à son tour son intention d’investir dans l’élevage d’insectes.