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Une entreprise belge commercialise des assiettes anti-Instagram

Une entreprise belge commercialise des assiettes anti-Instagram

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© Bru

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Par Robin Panfili

Publié le

Une marque belge a lancé des assiettes connectées qui vous grondent lorsque vous prenez votre plat en photo. Sérieusement ?

La question du téléphone à table, à la maison ou dans un restaurant, reste un sujet de discorde terriblement vivace. À tel point que, aujourd’hui, certains établissements militent contre leur utilisation durant le temps du repas. Certes.

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En Belgique, la marque d’eau minérale Bru a décidé d’aller encore plus loin en confectionnant et en commercialisant des assiettes “connectées” envoyant un message au client dès lors qu’il vise son plat : “Jolie photo ! Mais profitez aussi des personnes qui sont avec vous.”

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Comment ça marche ? Un QR code est dissimulé dans le motif de l’assiette, si bien qu’on ne le repérerait presque au premier coup d’œil. Depuis le lancement des assiettes en mai dernier, près de 150 restaurants auraient commandé leur propre lot, entraînant une rapide rupture de stock.

Photographier pour immortaliser

Si on comprend bien l’idée générale du projet, il n’est pas toutefois pas illégitime de se demander si l’on a vraiment besoin d’une vaisselle qui nous fasse la morale. Car après tout, le problème du téléphone au restaurant ne serait-il pas davantage dans son utilisation (pour patienter, pour couper entre deux conversations…) que dans le fait d’immortaliser un plat furtivement, au début d’un repas, avant de le ranger dans sa poche ? 

À titre personnel, je prends quasi systématiquement les plats que je mange en photo. Je ne les poste pas tous sur mes réseaux sociaux, loin de là. Mais je les conserve précieusement et j’y reviens régulièrement. Tout simplement car elles me permettent, quelques semaines ou quelques mois après le passage dans tel ou tel restaurant, de me souvenir d’un plat, de réveiller des sensations et des saveurs que j’ai pu oublier entre-temps.

© Bru

L’autre côté de la médaille

Par ailleurs, si l’on peut effectivement envisager la photo d’un plat comme un “manque de respect” à table, on peut également y voir, à l’inverse, un moyen de lui faire honneur. Et si l’on peut également voir la photographie de plat comme un moyen de se faire mousser en ligne, pourquoi ne pas imaginer qu’elle pourrait également inciter des gens à retourner au restaurant ou à venir découvrir la cuisine de tel ou tel chef ?

Pour nous autres Français, le fait alimentaire et, plus concrètement, le repas, est un acte et un rituel social dont on aime souvent se vanter et se gargariser – on l’a même fait inscrire au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, c’est dire. Alors, au fond, qu’y a-t-il de si ahurissant et de dramatique à ce que l’on partage ce que l’on mange avec le plus grand nombre (ses amis, ses connaissances, sa famille…) ? La photographie d’un plat “peut être vue comme une performance, ou comme une invitation”, résumait The Atlantic.

Voilà une bien vaste question sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir très prochainement.